360° Marsoulas

 2019 – Vidéo 360° de la Grotte de Marsoulas

En collaboration avec C. Fritz,Responsable du CREAP,Chercheur CNRS à l’UMR 5608 TRACES, Centre de Recherche et d’Etude pour l’Art Préhistorique (CREAP Cartailhac), G.Tosello  Préhistorien, peintre, illustrateur. Chercheur associé à l’U.M.R. 5608 TRACES. Centre de Recherche et d’Etude pour l’Art Préhistorique, T. Besche, Artiste assembleur de son & J’écoute sans répit, Directeur, co-fondateur du GMEA, M.Siabato  Enseignant chercheur études audiovisuelles, ENSAV Toulouse.

Une création de Passerelle Arts-Sciences-Technologies

Description conceptuelle 

« Ce n’est pas l’homme qui créa l’art, mais c’est l’art qui créa l’homme »
Jean-Paul Jouary, Préhistoire de la beauté.

Les premières peintures rupestres datent d’environ 36 000 ans avant le présent portant en elles les capacités artistiques aussi élaborées et originales que celles qui illuminent notre histoire récente. Nous pouvons penser que l’émergence de la pensée symbolique est intrinsèquement liée à l’art et remonte même dès l’apparition de sapiens, voire de Néandertal. L’apparition d’objets esthétiques n’est pas liée à nos besoins vitaux et témoigne non pas d’une activité pour passer le temps, mais bien d’une activité vitale, liée à notre survie.

Le projet est de filmer les peintures de la grotte Du Portel, située en Ariège avec une caméra 360° et de prélever des données sonores afin de ré-agencer de manière originale et singulière un monde perceptif différent. Une autre relation « corps, espace, temps, son, image » sera repensée avec les découvertes qui nous permettent de nous rapprocher de nos ancêtres qui nous ressemblent, mais dont le monde sensoriel et phénoménal était structuré d’une autre manière.

Quel lien Sapiens avait-il au monde, comment percevait-il son environnement, l’espace et le temps, quelles capacités sensorielles, et perceptives possédait-il ? Les peintures pariétales relèvent selon certains chercheurs d’une nécessité coercitive afin de partager des valeurs sociales fortes et unifier un groupe, groupe nécessaire à la survie de l’espèce (Cf. C.Fritz). Penser à nos ancêtres nous oblige à penser la manière dont nous nous sommes construit un rapport au monde qui a évolué et qui était à l’origine bien différent.

Sapiens, il y a 300 000 ans, n’avait pas d’histoire, pas d’heure, ni calendrier, la division du temps était inexistante. Comment s’est-il mis, pourtant à arrêter le temps, à cristalliser des instants qui lui a permis de construire une trame narrative faite d’images et de mémoire, d’anticipation et de prédiction ?

Description formelle

Au-delà d’une spéculation sur un passé insondable et inabordable, nous questionnerons les perceptions d’homo sapiens au seuil et à la naissance de l’émergence de l’art pariétal, en cherchant à articuler différemment l’espace et le temps par l’image et le son. Par une création visuelle 360° et une création sonore, nous inviterons le spectateur à s’immerger virtuellement dans une grotte (par un casque de réalité augmentée) où nous tenterons d’élaborer une autre écriture de la temporalité, de la spatialité qui participent à redéfinir ce que signifie être sujet, être un corps, et qui peuvent être pensés de manières différentes.