Qui Parle Donc ?

2019 – Installation sonore interactive

Travail en collaboration avec F. Garcia et A.Barbacci (Chercheurs à l’INRAE), T. Besche (électroacousticien, fondateur du GMEA), J.Rabin (programmeur), F. Deroussen (audionaturaliste), Y. Duthen (Professeur en Informatique, IRIT), G. Douziech (concepteur électroacoustique). 

​​Diffusée au festival FACTS à Bordeaux et Lumière sur le Quai à Toulouse.

​Une création de Passerelle Arts-Sciences-Technologies

Description conceptuelle 

La démarche artistique s’est nourrie de l’idée ou les faits que le monde végétal serait doté de capacités d’écoute. Nous savons aujourd’hui que les racines se déplacent en fonction d’une source sonore émise, que celui-ci est capable d’associer deux stimuli. Nous savons également que le végétal réagit de manière non automatique à des stimuli soient sonore soient mécanique et que celui-ci serait capable d’apprentissage. 

La temporalité végétale et la temporalité humaine étant différentes, les réponses des organismes végétaux à des stimuli sont bien plus différées dans le temps que pour un être humain. Il s’agit ici de coordonner des « polytemporalités » et des échelles temporelles différentes et de montrer l’impossibilité de concilier perceptions humaines et végétales, nous rivant à des environnements, des umwelts peu étanches. 

Malgré l’avancement des études sur les capacités du végétal, nous ne savons pas à l’heure actuelle si certaines espèces végétales sont capables d’écoute ou seulement sensibles aux vibrations mécaniques de l’air, et cette incertitude est ce qui nous a réunis.

Ces recherches sont à l’état embryonnaire et laissent place au doute et au questionnement. La singularité de ce projet est que l’approche artistique n’a pas servir à illustrer des propos scientifiques, mais a permis de tenter d’avoir une autre approche sur ces organismes encore peu connus. 

Ce qui nous rassemble c’est aussi notre imaginaire, la curiosité et l’incertitude face à l’inconnu qui nous résiste et qui nous fait face. Et questionne notre anthropocentrisme et notre impossibilité de penser l’Autre dans ce qu’il a d’absolument différent.

Description formelle

Deux espaces sont présentés : 

– L’un concerne les expérimentations réalisées sur le végétal par les chercheurs de l’INRA. Nous exposerons diverses expériences montrant que les plantes perçoivent des vibrations mécaniques comme le son, le vent, le toucher, etc. L’ensemble des protocoles sont exposés et montrent que les plantes sont capables sensibles aux phénomènes sonores. 

– Dans un second espace  noir est présenté une  installation sonore visuelle et lumineuse dans lequel les scénarios intermédias  ou bien des multiscénarios ont été pensés pour faire transiter le spectateur à un monde humain à inhumain où la notion de bruit à été le fil conducteur. 

Ici, c’est l’homme qui est observé, et qui est étranger à la temporalité végétale, ses manières de vivre les phénomènes physiques…Nous passons ainsi d’une vision ou bien des sons humains à des sons et une vision qui ne pourraient bien être que bruit en dehors de lui. C’est dans ce bruit du réel, que chaque organisme puise des informations propres à ses capacités et qui les signifie ensuite en monde vivable. Ainsi des phases sonores, visuelles, lumineuses construisent cet autre monde sensoriel végétal qui nous échappe, qui est illogique, car a-causal ou possédant un trop de sensorialité inabordable pour notre compréhension toujours limitée par notre perception sensori-moteur. 

Crédits Photos : Ariane Ruebrecht